
moi
J’ai essayé le salariat sous toutes ses formes. J’ai persévéré, je me suis formée, j’ai tenu. Et pourtant, à chaque poste, quelque chose se fissurait en moi. J’allais au bout de moi-même, et je me perdais. Peut-être que Dieu savait déjà que cet endroit n’était pas le mien.
Je voulais faire les choses à mon rythme, avec ma vision. Pas au rythme de quelqu’un qui veut te faire croire qu’il est bon dans son domaine alors qu’en face, c’est souvent un planqué objectivement moins de culture, moins de connaissances, moins d’études, moins d’expérience, moins de bagage que toi mais qui tient la porte d’entrée et t’explique comment marcher. Je ne supportais plus qu’on m’impose des valeurs qui ne sont pas les miennes. Je ne voulais pas mentir. Je ne voulais pas être déloyale avec moi-même. Je ne voulais plus me cacher : faire semblant de rire à des blagues racistes ou sectaires, faire semblant d’être “comme il faut”. Ce n’était pas moi.

Alors j’ai choisi l’entrepreneuriat. Pour apaiser l’angoisse, apprivoiser l’incertitude, retrouver un rythme juste. Travailler sans me trahir. Mettre du sens devant tout le reste. Si ce que je fais n’apporte rien, ça ne vaut rien. J’ai envie d’apporter un peu de réconfort, un soutien, une question qui gratte, parfois même un désaccord, mais quelque chose de vrai, qui fait bouger le cœur ou l’esprit.
Je n’ai pas de grand rituel de création. Je suis une usine à idées. Quand elles arrivent, je note tout de suite. Un mot, un croquis, une piste. Et quand je sens que c’est le moment, je dessine. Sans décor. Juste l’idée, ma main, et la vérité du trait.

pourquoi un tote bag ?
J’avais envie que les idées sortent de l’écran, qu’elles marchent, qu’elles regardent les gens dans les yeux. Le tote bag s’est imposé comme ça : une œuvre portative. Pas un objet de vitrine, un compagnon de vie. Il entre dans le métro, il s’assoit au café, il traverse la ville. Il parle sans crier.
Mon défi, c’est de sortir le tote de son rôle de “sac de course” et de le rendre à ce qu’il peut être : un tableau qui bouge. Chaque sortie devient une petite exposition. Tu marches, et l’image dit quelque chose : une mémoire, une présence, une opposition douce. Sur Instagram, on “voit”. Sur un sac, on rencontre. L’idée ne reste pas sur un écran ; elle se propage, elle s’incarne.
Je refuse de nourrir une industrie qui abîme la Terre de mon Créateur : oceans salis, montagnes de textiles qui finissent dans des pays déjà fragilisés. Je ne veux pas participer à ça. Je préfère moins mais mieux : des pièces utiles, durables, respectueuses.
Ici, il n’y a pas de soldes. Parce que brader, c’est sur-produire d’abord et écouler ensuite. Je ne veux pas transformer l’objet en produit jetable

La mission
Seni’Stuff est née pour soutenir les femmes musulmanes qui se sentent lésées, peu représentées ou insultées dans nos sociétés occidentales. Pour rétablir la vérité sur qui nous sommes, et pas le ramassis de conneries que débitent les médias.
Mon rôle, c’est d’être porte-voix. À travers un tote bag, je ne vends pas un accessoire ; j’offre un moyen d’expression. Porter un Seni’Stuff, c’est afficher une histoire, une conviction, une foi, un soutien sans avoir besoin de parler. C’est un drapeau silencieux, un manifeste doux qui occupe l’espace public avec dignité. Pour celles qui se sentent stigmatisées ou invisibilisées, je veux apporter une représentation belle et juste. Rappeler que tu n’es pas seule, parce qu'on est plusieurs a ressentir ce que tu ressens.
La marque s’appuie sur des valeurs simples et tenues :
La représentation identitaire : montrer la réalité des femmes musulmanes ; la justice : corriger ce que d’autres ont déformé sur nous, sans violence ; l’identification qu’on puisse se reconnaître dans une marque qui nous respecte, qui parle pour nous ; la sororité : un espace sûr, d’entraide et de douceur ; et un art porteur de sens : des images qui gardent une mémoire, une émotion, une histoire. Oui, la marque prend position quand il le faut : pour la dignité, pour l’humain, pour la Palestine, sans agressivité, sans scandale, avec constance.